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Articles

Affichage des articles du juillet, 2014

Même un Fakir ne traverse pas toujours dans les clous...

Vous avez tous lu ou entendu parler de ce phénomène de librairie  "l'Extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA"? Au pire vous aura-t-on dit qu'il s'agit d'une aimable frivolité qui s'envolera dès sa lecture "consommée", au mieux que c'est une bonne histoire, pas mal écrite. Mais, pour ma part, je souhaiterai être honnête avec l'auteur Romain Puertolas et avouer que j'ai senti derrière l'humour des sentiments plus denses. L'histoire d'Ajatashatru sert de décor à une histoire plus profonde et tragique: celle des émigrés, qui fuient la guerre et la misère, attirés par nos lumières, notre luxe, notre trop-plein de bouffe et de confort. Cet ancien policier des frontières sait de quoi il parle et ses petites phrases distillées tout au long du périple de notre fakir ne font que dénoncer notre aveuglement.  Lisez ou relisez le fakir avec cette vision et vous verrez que le roman est plus épais...

Eloge de la serial killeuse...

"Sa vie dans les yeux d'une poupée"  par Ingrid DESJOURS Et  oui, voici la suite de ...même les femmes ont le droit d'écrire des horreurs...c'est même bon signe! Dans la série des polars libérés, un voici un petit comme je les aime: original, décalé, excessif. Ingrid Desjours écrit son histoire comme un conte déjanté, comme si Amélie Poulain avait fumé du crack...bref un truc pas net! Faites vous du bien: c'est bien écrit et ça décoiffe. Existe en livre de poche...

L'incroyable légèreté du viol...

Y- a-t-il un polar de femme?    Est ce une question vraiment intéressante? En revanche, il y a de plus en plus de femmes qui écrivent des polars, et c'est plutôt une bonne chose! Ne serait ce que pour aborder plus librement des thèmes très lourds comme celui du viol, la part des femmes va devenir prépondérante...je le pressens. Dans "On se retrouvera"   Laëtitia Millot aborde un double thème lourd: - Le viol  -  et le fait d'être l'enfant d'un viol Si je vous entends déjà vous méfier du pathos de tels sujets, je dis non, vous avez tout faux, le roman est sensible, âpre mais pertinent,  profond et distancié. Une belle performance d'auteur! Existe en poche...

Redécouvrir les "vieilles choses"...

L'archéologie littéraire est un passe-temps des plus excitants...il faut réunir plusieurs conditions pour s'y adonner pleinement: - trouver un lieu de fouille improbable où ne vont pas les brocanteurs ou les bouquinistes, - ne pas avoir d'idée préconçue sur les thématiques, - écouter avec empathie le vendeur pour accéder à ses fonds les plus cachés. Une fois prises ces bonnes dispositions, la pèche peut commencer... Pour ma part, la dernière marée, à l'association d'insertion  "le fil" au coeur de Capbreton, où j'ai été chaleureusement accueilli, m'a apporté un magnifique ouvrage: "l'Histoire de la Marine Française" par Claude Farrère, édition de 1934.  Et là, malgré une certaine emphase désuette, j'ai découvert une belle langue et un humour assez ravageur. Je vais rechercher d'autres oeuvres de Claude Farrère...c'est un voyage délicieux dans les années 30!

Comment créer son café littéraire?

D'abord pourquoi vouloir créer un café littéraire? C'est pour associer culture et convivialité. Discuter lecture, livres, auteurs, tout en sirotant une boisson fraîche ou tout en dégustant un café ou un chocolat permet de mettre à distance toute velléité de jugement et de simplement associer le plaisir de lire à celui de la boisson partagée. Faut-il obligatoirement avoir un statut commercial? Si c'est la seule raison sociale du lieu, oui, il faut s'organiser sur la base d'un commerce et comme tel, être enregistré au registre du commerce...si l'objectif est de dégager aussi un ou plusieurs salaires! Si c'est dans un but de rassemblement associatif et/ou d'animation d'un lieu ou d'un quartier, alors il faut que ce "café littéraire" soit mentionné dans l'objet social ou les actions liées à l'objet social. C'est dans ce cadre qu'un tel café peut exister dans une bibliothèque ou autre lieu culturel associatif. ...

Un petit éditeur à suivre

          J'ai fait une belle découverte, hier à la fête du Livre d'Hossegor (tous ne font pas du surf...je ne m'appelle pas Igor!), j'ai rencontré un éditeur épatant.   Les éditions Gaïa sont résolument provinciaux, cela ne signifie pas, impudent parisien, que cet éditeur ne s'intéresse qu'à des sujets régionaux, bien au contraire. Même, vue des Landes, la littérature est mondiale, et tout en restant à Montfort en Chalosse on peut permettre aux curieux que nous sommes de découvrir des mondes littéraires qui ont des horizons lointains. Cet éditeur a trouvé ses pépites là où peu vont chercher...la littérature du Nord, Suède, Norvège, Finlande. Certes nous avons tous lu des polars différents trempés dans l'encre glaciale des frimas nordiques...Non, Gaïa nous permet de découvrir des personnages moins désespérés que ceux de Mankell ou d'Indridason. Romans d'amour, d'humour (si, si), voyages en absurdie... En fait nous découvrons la richesse et ...

Force et faiblesse de l'écrivain...

              Karine Giebel est toulonnaise tout comme moi, bon d'accord, elle propose un univers rare très âpre et violent, ça:je peux aimer. Soyons plus précis. Elle écrie des polars, ce que j'apprécie. Je la suis depuis ses débuts et surtout deux livres brefs incisifs, dont l'intrigue et les personnages m'avaient plu: Terminus Elicius et la promesse de l'ombre. Ce qui m'a intrigué c'est la violence brute qui apparaissait dans ses histoires. Mais depuis je trouve que çette force de l'auteur est devenue une vraie faiblesse. Elle semble tellement fascinée par cette violence qu'elle recouvre tout...au détriment des intrigues et des personnages. Allez Karine, vous pouvez retrouver une violence efficace et une écriture plus subtile. Mais je vous laisse juge... "Le purgatoire des innocents" en poche est son récent opus (lisez d'abord ceux que je vous ai indiqué)!