Une expérience personnelle m'a démontré, s'il le fallait, la différence entre la culture par la lecture et la culture par l'image. Je m'explique!
En fait, pour être honnête, j'avais un peu oublié cette constatation, et c'est un article dans L'Obs qui m'a ramené à la mémoire ce que j'avais constaté, il y a peu, sans y attacher toute l'importance que cela peut avoir.
Il s'agit de polar, d'un certain commissaire Dupin, qui est un parisien qui sévit en Bretagne. J'en avais lu un, acheté chez mon bouquiniste préféré (Monsieur David, que je salue!), et ma foi, sans être un chef d'oeuvre du genre, cet opus d'un certain Jean Luc Bannalec, était des plus corrects. Hormis quelques petites dissonances et quelques apories, j'avais lu avec plaisir cette histoire qui se déroulait vers Pont-Aven, avec Gauguin en "toile de fond". Ma surprise a été de découvrir avec la version télé, que les images en fait ne reflétaient pas l'histoire que j'avais cru lire, mais ce que je voyais sur le petit écran sonnait incroyablement faux, et brusquement me paraissait rempli de stéréotypes sur les français et sur les bretons.

Ce n'est pas, me semble t il par la faute de l'auteur Jörg Bong (alias Bannalec) mais plutôt de la production allemande qui avait boursoufflé l'histoire d'explications lourdingues, et par le jeu "outrancier" demandé aux acteurs et surtout au héros, le fameux commissaire Dupin.
Cet exemple me montre à quel point la lecture permet à chacun de s'emparer d'une histoire, en s'y projetant complètement (merci à Jörg Bong) mais qu'au contraire les images vous dictent une version qui peut être très éloignée de la vôtre (saleté de production).
Voilà qui est affligeant pour certaines productions culturelles, mais rassurant pour le lecteur avide que je suis!
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