Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du juin, 2018

Une petite faille dans la Culture européenne

Une expérience personnelle m'a démontré, s'il le fallait, la différence entre la culture par la lecture et la culture par l'image.  Je m'explique! En fait, pour être honnête, j'avais un peu oublié cette constatation, et c'est un article dans L'Obs qui m'a ramené à la mémoire ce que j'avais constaté, il y a peu, sans y attacher toute l'importance que cela peut avoir. Il s'agit de polar, d'un certain commissaire Dupin, qui est un parisien qui sévit en Bretagne. J'en avais lu un, acheté chez mon bouquiniste préféré (Monsieur David, que je salue!), et ma foi, sans être un chef d'oeuvre du genre, cet opus d'un certain Jean Luc Bannalec, était des plus corrects. Hormis quelques petites dissonances et quelques apories, j'avais lu avec plaisir cette histoire qui se déroulait vers Pont-Aven, avec Gauguin en "toile de fond". Ma surprise a été de découvrir avec la version télé, que les images en fait ne reflétaient pa...

Les Nouveaux Collectionneurs ou une "médiation augmentée"

  -->       Le reproche qui est fait aux projets culturels, et souvent à juste titre, c'est de ne pas arriver à construire dans la durée ou, pire encore, de ne pas le vouloir.  La responsabilité d'un fonctionnaire ou d'un acteur privé culturel, c'est de refuser les projets superficiels, de ceux qui restent dans le temps court des politiques, mais qui n'apporteront pas  de changements durables. Or, ce sont ces mêmes acteurs publics ou privés qui, soit par carriérisme, soit pour éviter des conflits avec leur hiérarchie,  hésiteront à travailler sur du long terme et sur des  actions patientes, complexes, peu lisibles par les media.  Un projet tel que les "nouveaux collectionneurs" est, pour toutes ces raisons exposées, un de ces projets que l'on peut compter sur les doigts de la main au cours d'une carrière. Je suis fier d'y avoir eu un rôle modeste  et d'avoir pu en suivre toutes les étapes dans le Var.  Le bilan de cette ...

Le tatouage...Art ou malédiction?

Qu’est ce qui me pousse à lire tel ou tel polar? Avant le style, c’est plutôt une ambiance, un exotisme intellectuel. Le bon polar doit me transporter dans un monde différent, non seulement par la géographie, mais surtout par la culture et les rites. Ce bouquin satisfait à tout cela: Tokyo, juste après la guerre, un Japon qu’on ne connaît pas, complètement désorienté et dont les habitants doivent tout réinventer. Dans ce contexte, l’Irezumi est comme une ancre ou une bouée de sauvetage. Ces dos entièrement tatoués, malgré leur aura sulfureuse, nous font rentrer dans l’âme du Japon. Les Irezumi sont comme des trésors nationaux secrets...     Un Tokyo encore dévasté, des héros qui sortent de la guerre et en sont encore marqués: tous les excès, toutes les dérives sont possibles dans cette ville quasi "ouverte". Extrait: "Docteur, qu'en dites vous? Inutile de jouer plus longtemps les innocents... - Qu'est ce que j'y peux? soupira le docteur d...

Une merveilleuse exposition...de Staël

de Staël en Provence, et dans la lumière du Sud Belge de nationalité, russe de culture, à l'invitation de René Char, il fera la même expérience de la lumière que Van Gogh à 70 ans d'écart. Ses émotions, ses pulsations vont se  cristalliser dans les couleurs et non dans les contours. Cette rencontre est à son paroxysme en Sicile où la toile Agrigente 1954 est un point culminant de son assemblage des couleurs qui marque son héritage des fauves. L'Hôtel de Caumont est l'un des plus beaux lieux à Aix en Provence, autant pour ses pièces restaurées avec justesse que pour ses jardins magnifiques.  Certes le "rachou" qui vit en moi déplore l'entrée à 14 euros, résultat d'une gestion privée de "CultureEspace" qui est, hélas, le prix à payer pour voir une si belle collection. La thématique du séjour de l'artiste dans la lumière est pertinente, et ce choix démontre que cette révélation fut déterminante dans son art, par de nouve...